« A stranger on Earth - Ft Eve

« Eve && Alexis »

Encore une journée de plus… Pia Pia Pia. Sales gosses. Sales gosses…. Sale école en fait. Sale métier aussi. J’etais de mauvais poil. J’etais de mauvaise humeur. J’etais…. Ronchon. Et il n’était que 10heure du matin… Alors autant pour la journée n’est ce pas ? Allez c’etait pas grave, c’était partie, la sacro-sainte machine a café allait entendre parler de moi, et puis surtout…. J’allais peut être croiser quelqu’un sur qui passer ma mauvaise humeur. Hum. Pourquoi étais-je de mauvaise humeur en fait ? Parce qu’un stupide animale, uhm… un stupide eleve, un peu grassouillet avec des allures de camionneur, et une clope entre les lèvres, avait fait une remarque que j’avais jugée tout a fait déplacée. En plus, ce cretin se croyait supérieur à tout le monde. Et bien je l’avais fais redescendre de sa bulle. Il apprendrait qu’on ne parlait pas des professeurs en ces termes la… Surtout pas pour dire des …. Choses, qui pouvaient passer pour des compliments de racaille, sur la belle et douce professeur d’art plastique. Pauvre crétin. Quoi… ? Oh, je ny allais pas non plus par le dos de la cuillère, mais en meme temps je n’etais pas la pour être gentille, j’etais la pour les éduquer, et ce pauvre idiot sans famille, apprendrait a ses dépends la politesse. Le respect. Comme les autres. Point. Changement de sujet… ? Ou peut être pas…

« Alexis ,je pourrais vous…. »
« Non. J’ai pas le temps. »

Et paf, une nuisible en moins… C’etait Mandy la secrétaire, prénom de pouffe, gueule assortie. Mandy, c’etait pas la copine à Barbie d’ailleurs… ? Moui, peut être bien hein ? En tout cas elle avait la tête de l’emploi… Pour être la copine à Barbie, pas pour être secrétaire. Ou alors les secrétaires perverses des films interdits aux mineurs. Non… Je n’ai pas besoin d’en regarder… Pia pia pia. Je ne sais pas ce qu’elle me voulait au final, mais je l’avais fais partir. Ma mauvaise humeur était celebre dans tout le bâtiment. Quand j’etais dans mes humeurs, il ne fallait pas chercher, sinon je partais, et je laissais le telephone sonner dans le vide toute la journée… Et tant pis pour les cours d’histoire. Bah… Ils n’auraient jamais de meilleure prof que moi au final… Parce que je n’etais pas faite pour enseigner ici… La Sorbonne… Grump…. ? Non, ne pas se rappeler …. Je soupirais un peu, et je poussais la porte. Il n’y’avait pas vraiment foule, quelques visages sans noms qui farfouillaient dans leurs sacs ou qui relisaient des notes de cours. La, dans le coin à l’est, un stagiaire qui prenait des notes sur ce qu’il voyait, et sur la petite terrasse un cendrier presque plein…

Bouarg. Screugneugneu. Grumblepatapouf. Je tapais du pied, exaspérée devant le gros balourd de professeur de math qui prenait tout son temps pour prendre un chocolat chaud, et j’arrivais enfin devant mon amour de machine a café, qui me délivra son salvateur liquide en un souffle. Deux sucres supplémentaires et je sortais m’installer sur la terasse, glissant une cigarette entre mes fines lèvres.

J'étais amusée de voir à quel point l'être humain est capable de s'adapter à un nouvel environnement. Moi la première. A peine quelques mois que j'avais été embauché à Miraubaen et déjà je m'y sentais comme chez moi. Si on m'avait dit il y a quelques mois en arrière que j'arpenterais les couloirs avec autant de facilité je crois que j'aurais rit de bon cœur. Tout m'avait paru tellement immense à mon arrivée. Mais voilà, je me sentais déjà comme chez moi ici. Mon travail me plaisait, je le faisait avec bon cœur même si cela se révélait parfois un peu dur. Problèmes émotionnels, chagrin colère, dépression voilà ce à quoi j'avais droit chaque jour dans mon bureau. Et ce même chez des jeunes enfants. Mais c'était pour cela que j'étais venu ici. Aider, me rendre utile. Je remplissais donc ma mission avec autant d'entrain que possible. Ce qui n'était pas peu dire quand on me connaissait. Sœur sourire qu'il m'appelait à la fac...et il ne croyait pas si bien dire!!

Enfin bref il était à peine dix heures du matin et je me trouvais déjà là alors que mon premier rendez vous ne commencerait pas avant une bonne demi heure. J'étais prête tôt ce matin et comme j'ai horreur de rester chez moi à ne rien faire j'avais décidé de venir ici et de tâcher de faire quelque chose de ma tête. Ou de mes dix doigts au choix. Donc après une footing d'une demi heure, un petit déjeuner et une douche je m'étais préparée et j'avais débarqué ici. J'aurais pu être là plus tôt si je n'avais pas passé une demi heure à me coiffer, me maquiller et m'habiller mais de ce point de vue là j'étais incorrigible. Une vraie fille. Je pouvais passer des heures à faire les boutiques pour trouver LA fringue dont je rêvais. Je pouvais passer des heures à chercher le mouvement idéal pour mes cheveux. Un régal pour moi, un calvaire pour d'autre. Mais comme c'était là mon seul côté superficiel je l'assumais. Enfin j'essayais...!! Pantalon noir, blouse blanche à volant, veste de coton army et talon hauts visés sur mes pieds j'avais sauté dans ma voiture et j'avais débarqué ici.

Après un bref détour dans mon bureau je décidais de me rendre en salle des professeurs. J'aurais bien voulu parler à l'un d'entre eux à propos d'une de ces élèves ou patiente selon les points de vue. Je descendais donc les escaliers qui menait du troisième au premier étage. J'entrais dans la pièce mais je ne vis pas la personne que je cherchais. Je me dirigeais donc vers la machine à café ou je me fis servir un expresso brûlant après quelques bonjours et salut habituels. Mon café à la main je décidais de sortir sur la terrasse. Pourquoi rester enfermé quand on pouvait profiter d'un soleil radieux? Je poussais donc la porte et je m'aperçus que je n'étais pas la seule à avoir eu cette idée. Apparemment Alexis, la jeune professeur d'histoire avait eu la même idée. Enfin elle était en train de fumer sa expliquer certainement mieux sa présence ici. Et elle avait d'une humeur aussi exécrable que la mienne était bonne c'est vous dire.

" C'était vraiment pénible à ce point là ce matin? Il n'est que 10heures...!"

Je souriais gentillement espérant qu'elle ne prendrait pas ma remarque pour une critique. En même temps il n'y avait aucune raison qu'elle fasse cela. Il fallait vraiment que j'arrête de me faire des réflexions tordues.

[ Oh mon dieu, je suis impardonnable, j'avais pas vu que tu m'avais repondu T.T « A stranger on Earth - Ft Eve 741372

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Oui. Oui. Oui. J'etais de mauvaise humeur. Tout le monde pouvait le voir. En même temps, il ne fallait pas être devin pour le deviner... D'ailleurs, est ce que les devins devinent... Hou. Trop de reflexions tuent les reflexions. Oui bon... Meme toi la voix interieure, tu te tais sinon je te bouffe. Okay. Donc j'etais de mauvaise humeur, même avec moi même. Ca ne promettait rien de bon pour la journée. Il n'etait que dix heures... Diable Alexis, ressaisis toi... ? Non. Je n'y arrivais pas. C'est probablement pour cela que je tirais sur ma cigarette comme une maniaque... comme une folle psychopathe. Non allez, n'allons pas aussi loin quand même. C'est probablement pour cela que j'étais en train de fumer comme un pompier, en buvant un café, pendant la pause. Allez... on prend son mal en patience, ce soir je pourrais aller me reposer. Et puis, il y'avait un avantage à fumer, j'etais toute seule dehors...

Le bruit de la porte fenetre me tira de mes pensées, et me rappela que ma derniere affirmation etait fausse. Je n'etais plus seule dehors. Bon allez... Avec un peu de chance ce serait quelqu'un qui ne me parlerait pas... La douce voix qui retentit nia encore une fois tout ce que j'esperais. Par chance cela dit, ce n'etait pas une secretaire. C'était une des psys' qui travailaient ici. La chance, elles ne commençaient le boulot que bien plus tard que nous, et en plus... Non... Bon, ce n'était pas une chance d'écouter des gamins à problemes se livrer ou refuser de se livrer à longueur de journée. Alors je ne les enviais pas. Alors quand je croisais des pédopsychiatres par ici ,j'essayais d'être le plus aimable possible... Pour ne pas compliquer leur vie d'avantage. Et aussi peut être un peu, parce qu'ils me faisaient peur. Parce que j'avais peur d'être analysée à chaque mot que je disais... ? Mauvaise experience dans le passée peut être. Chut. Je n'ai pas envie de parler de moi.

« Chacune des journées ici est pénible... »

J'esquissais malgré moi un long soupir, et j'ecrasais ce qui restait de ma clope... Le filtre, contre la semelle de ma converse usée, avant de jeter le megot dans une poubelle toute proche. Oui quand même... Eux aussi ils m'ennervaient, ces stupides semblants d'être humains qui laissaient trainer leurs dechets partout... Rah... Il fallait que je me calme.

« Mais bon, que ce soit ici ou ailleurs chaque journée est penible je crois. J'ai juste du mal à m'entendre avec certains crétins que l'on nomme eleves.»

La jeune femme en face de moi par contre, Eve, je crois qu'elle s'appelait... rayonnait la joie de vivre. Parfois... je me disais que j'aurais pu essayer d'être comme ça moi aussi... Non ?

« En revanche, certaines personnes semblent de bonne humeur. »

Voila, c'etait une replique qui ne valait pas grand chose, mais c'etait pour faire la conversation au fond....

[je te parle plus « A stranger on Earth - Ft Eve 396245

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Oui elle avait l'air vraiment de mauvaise humeur. Elle tirait sur sa cigarette comme un condamné à mort le ferais avec sa dernière cigarette. Un peu comme si sa vie en dépendait. Un peu comme si son humeur en dépendait en fait. Bon Eve on arrête là avec la psychologie de comptoir, tu connais à peine cette jeune femme et tu es pédopsychiatre ne tire pas des conclusions aussi hâtives. N'empêche que c'était plus fort que moi. Tout analyser...certainement mon moyen de me rassurer. Mais ça il faudrait que j'en parle à ma propre psychothérapeute! Enfin elle n'avait quand même pas l'air trop déranger par ma présence. Elle ne m'avait pas franchement souri mais elle ne m'avait pas demandé d'aller voir ailleurs si j'y étais c'était plutôt un bon point non? Elle me fit remarquer que chacune des journées étaient pénibles ici. Ah bon? Mais...pourquoi est-ce qu'elle venait travailler là alors? Mais elle enchaîna rapidement sur le fait que de toute façon les journées étaient pénibles de partout. Ouhlala...on frisait la dépression ou alors je n'y connaissais rien en psychologie! Mais je ne fis pas de commentaires ce n'était pas le moment, ça aurait été parfaitement déplacé.

" C'est vrai que certains sont...difficiles je dirais. Mais pour eux aussi les journées sont pénibles."

Et bien oui je ne pensais franchement pas qu'elle puisse être plus malheureuses que les élèves interner ici. Elle avait sûrement vécu des choses et peut être même des événements tragiques mais j'avais du mal à voir autrement. Une peine d'enfant et cent fois supérieur à un chagrin d'adultes. Il manque tellement de constructions psychiques à un enfant pour pouvoir surpasser son malheur. C'est pour ça qu'effectivement moi je souriais. J'avais eu ma dose de malheurs comme tout le monde. Mais moi au moins j'étais adulte, jeune peut être mais adulte. Donc elle avait raison j'étais de bonne humeur. Pas qu'aujourd'hui elle s'habituerait vite à me voir de bonne humeur constamment. Je lui décrochais un de ces sourires dont j'avais le secret. Le genre grand sourire rayonnant mais ce n'était pas un sourire calculé je ne savais pas faire cela. C'était un sourire franc. Et une réponse à sa remarque. Oui j'étais de bonne humeur.

" Miss bonne humeur c'est moi! Et puis j'ai la chance de commencer juste ma journée ça aide!"

Je tirais une des chaises et je m'installais à côté d'elle, ma tasse de café à la main. Je ne pensais pas la déranger. Elle me l'aurait fait sentir si elle n'avait pas supporté ma présence non?

" Un élève en particulier qui te pose des soucis?"

Je le connaissais peut être, je pourrais peut être l'aider après tout j'étais là pour les enfants. Mais si je pouvais aider les enseignants à mieux les comprendre c'était un plus.

[Mais je t’aime moi :14 : :14 : :14 : ]

C’était un exercice de style plutôt difficile en fait ,ne pas envoyer chier les gens qui m’entouraient malgré ma mauvaise humeur. Oui, j’avouais, c’était pas facile du tout. Mais la demoiselle en face de moi. Eve, voilà ,c’etait ça… Eve, pédopsychiatre, toujours rayonnante de bonne humeur tout ça, tout ça… Elle ne méritait pas mes vagues de rage… Elle n’y’était pour rien elle après tout si j’avais gaché ma vie. Personne n’y était pour rien, a part les stupides… non. Personne n’y était pour rien a part moi. C’etait moi. C’était ma faute. J’étais la seule coupable, et si je n’arrivais pas à maitriser la rage que je ressentais contre moi même, je serais bonne à faire enfermer. Ce que … Je ne voulais pas. Dans les hôpitaux comme ça, ils ne nous permettaient ni les cigarettes, ni le café. Et je ne pouvais pas vivre sans… Alors oui, peut être qu’au fond, c’avait été une très mauvaise idée de venir bosser ici… Mais c’etait le seul endroit ou… Pfff… Alexis va te pendre. Ah, parfois il faut écouter sa voix intérieure… Enfin bref. J’avais fais un commentaire sur le caractère dépressifs des journées ici ou ailleurs, et elle avait renchérie, bien sur, pour les gosses aussi les journées étaient dure, surtout que certains ne l’avaient franchement pas choisi. Enfin voilà… Embourbée dans ma colère je ne réalisais pas qu’elle devait surement me prendre pour ce que je n’etais pas… Ma remarque me faisait passer pour une égoïste, qui méprisait un peu les gamins ici. Ce n’était pas le cas… J’avais de la peine pour eux. Mais ici comme partout, il y’avait des gens bons… et des … éléments un peu plus négatifs. C’était avec eux que j’avais du mal à m’entendre. Je n’etais pas une prof’ très diplomate, c’était pour cela que j’avais toujours preferé enseigner en fac…

Enfin … maintenant il fallait faire avec ce que j’avais. Cependant, il y’avait un point positif dans tout ça, peut être que c’etait son sourire, ou sa bonne humeur, ou je ne savais pas quoi … Mais je me calmais un peu. C’était… bien non ? Je n’allais peut être pas prendre une journée de repos finalement… ?

« Bien sur qu’elles sont pénibles pour eux… Largement pire que pour nous je suppose… Nous avons toujours la possibilité de nous terrer chez nous, en prétendant être malade si l’on ne veut pas venir. »

Non vraiment… J’avais de la peine pour certains de ces gosses… Le terme essentiel de la phrase étant… Certains. Enfin.. Ca n’avait pas vraiment d’importance, je lui faisais un petit commentaire sur sa bonne humeur. Je devais avouer que malgré mon énervement… Oui, et bien, des gens comme elle ça faisait plaisir à voir. Et elle statuait qu’elle était miss bonne humeur en s’asseyant a coté de moi. Allez… J’allais sociabiliser n’est ce pas ? Je n’étais pas non plus un ogre qui grognait sur tous les gens qui passaient quand j’etais de mauvaise humeur. En plus… J’avais fini café et cigarette… J’etais un peu plus nu sans mes addictions favorites… Mais un peu moins nerveuse aussi… C’etait peut être paradoxal… C’etait moi de toute façon quoi.

J’esquissais un nouveau sourire quand elle me demanda si j’avais un soucis avec un eleve particulier. La, je me renfrognais un peu, mais je ne disais rien. Après tout, ce gosse allait avoir bien assez de soucis avec les punitions qu’il avait recolté… Et puis de toute façon … Enfin bref. Je respirais un peu, cherchant une nouvelle cigarette dans mon paquet un peu froissée, avant de me remettre a parler.

« Le soucis est reglé maintenant, j’aimerais juste… Avoir l’impression d’être ici pour enseigner et pas pour jouer les gardiens de prisons avec un fouet à la main… et malheureusement certains ne semblent pas comprendre ça… »

J’haussais un peu les epaules, et je la regardais ,suspendant le mouvement d’allumage de ma cigarette.

« Au fait, ça ne te derange pas si je fume ? »

Woaw. Alors ça alors… ? Je me souciais de l’avis de quelqu’un… c’etait… Peut être que sa bonne humeur était contagieuse… J’aurais du fuir non ?

( sors pas tes gros yeux triste pour m'attendrir « A stranger on Earth - Ft Eve 890651

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Je me montrais peut être trop sévère avec elle. Après tout cela arrive à tout le monde de passer une mauvaise journée non? Moi la première. Et voila que je me prenais à lui mettre le malheur des enfants en pleine figure. Je manquais un peu de bonté sur ce coup là mais c'était plus fort que moi. J'avais tellement tendance à ne penser qu'aux enfants que j'en oubliais de penser que les grands aussi ont leur problème. Je ne savais rien de cette femme et de ses soucis, je manquais de...compassion ou de jugeote allez savoir et je n'aime pas ça. Elle s'en rendait compte que c'était dur aussi pour eux car elle, elle pouvait rester chez elle si vraiment le courage lui manquer.

" Ah ça les congés maladie c'est sûr on a pas fait mieux pour échapper au boulot!!"

Apparemment elle ne voulait pas parler du problème qu'elle avait eu avec cet élève et je la comprenais. Cela pouvait tout à fait être entre elle et lui. J'aurais peut être pu l'aider si jamais je l'avais eu en psychothérapie mais elle estimait que le problème était réglé et je la croyais tout à fait. Mais je la comprenais elle se sentait un peu inutile, elle avait l'impression de les surveiller et non pas de leur apprendre quelque chose. C'est vrai que les gamins pouvaient parfois se montrer très réfractaire à l'enseignement...et à tout le reste aussi par la même occasion.

"Oui ils sont parfois difficiles. Mais je pense qu'il y a quand même des choses qu'ils intègrent. Parfois il suffit de trouver le truc qui leur fait tilt et ça va mieux."

Je ne sais pas si l'expression leur faire tilt aller lui paraître très professionnel mais je n'avais pas mieux pour formuler ma pensée. Finalement elle décida de se rallumer une cigarette tout en me demandant si ça ne me dérangeait pas qu'elle fume. Je lui aurais bien fait un petit discours sur les méfaits du tabac et de la nicotine sur les poumons, la langue voire même la peau et les cheveux mais elle avait passer l'âge.

" Non je t'en prie on est dehors!"

A l'intérieur cela m'aurait un peu plus dérangé, c'est surtout l'odeur que je n'aime pas. L'odeur sur mes cheveux et sur mes vêtements. Mais là...dehors avec ce léger courant d'air non vraiment cela ne me dérange pas. Cela m'inquiétait plus pour sa santé future mais bon je n'étais pas sa psy ni sa mère! Et puis elle avait demander mon avis et gentillement avec cela et ça suffisant à me faire plaisir et à lui donner mon accord dans un grand sourire. Et oui encore un...!!

( Tu peux pas resister a mes yeux )

Avec le temps je crois que l'homme oublie qui il est reellement ? Avais-je moi oublié qu'avant tout j'avais voulu etre professeur m'occuper des gosses et tout le tralala... Enfin... J'etais la de toute façon. Et parfois j'oubliais que j'avais eu tendance à etre humaine. Que j'etais un être normal doté de sympathie. Oui, c'etait vrai. J'etais comme ça moi.... Avant. Il y’a bien longtemps en fait. Une petite reference aux congés maladies et je souriais. Ca faisait combien de temps que je restais enfermée dans ce système qui ne me convenait pas… Allez… J’etais professeur. J’etais respectée. On s’en fichait. Je me contentais de sourire. Je n’etais pas très bavarde. Non en fait je n’avais pas envie de parler… Je ne savais jamais quoi dire de toute façon.

Je grommelais un peu. Je crois que je me renfrognais. En meme temps je n’étais pas une fille agréable. Pas du tout. Pourtant malgré tout j’arrivais à sourire… Elle n’avait pas tort. Mais je m’etais promis de rester très distante de certains eleves. De tous mes eleves en fait. On ne commet pas deux fois la meme erreur… Ou alors on est très cons. J’esquissais quand meme un sourire.

« Oui, l’histoire ne semble pas leur faire tilt pourtant. Pas a tous en tout cas. Enfin… Qu’importe. Tant qu’ils ne font pas de conneries. »

Un léger sourire au fond… Ils me faisaient de la peine ces gamins. Oui. Vraiment. Allez… Ce n’etait pas parce qu’il y’avait des cas a pendre qu’ils l’etaient tous. Et de toute façon, je n’avais plus envie de penser à cela , ma pause allait bientôt se terminer… Une petite clope… Oui… Allez. J’etais meme sociable et sympathique au point de lui demander si la clope la dérangeait. Oh… Elle avait l’air contente que je lui ai demandé… ? C’etait étrange, elle ne cessait pas de sourire. Non mais dites donc, si elle continuait comme ça elle allait me transformer en machine a sourire moi aussi… Parce que je lui disais merci, en souriant a mon tour, avant de glisser une clope entre les lèvres.

C’etait chouette. Ouais, pour une fois c’etait chouette. J’avais envie de sourire. Ca devait être sa compagnie agréable. Pour un peu, je n’aurais meme pas eu besoin de la clope pour me relaxer.

« Il fait beau hein…. »

Alors la, je méritais des claques, et je partais dans un genre de rire, un peu bref, mais un rire. Un vrai.

« Pardon, c’est juste que j’ai plus vraiment l’habitude des vrais conversations avec des gens je crois… Alors j’ennonce des banalités stupides ».

Un petit… Sourire…. ?

(et non xD)

La jeune femme se désolait que l'histoire ne leur fasse pas tilt. Et je comprenais que cela la chagrine. Pourtant c'était une belle matière l'histoire. J'aimais bien cela moi quand j'étais jeune. Bon en même temps je n'étais pas une référence j'adorais l'école petite, quelle que soit la matière. Donc forcément je n'étais pas très objective pour juger de l'utilité ou l'intérêt de telle matière plutôt qu'une autre. Mais elle avait peut être raison...tant qu'ils ne faisaient pas de bêtises. Cela se résumer souvent à cela en fait. Tant qu'ils ne faisaient pas de bêtises on pouvait tenter des choses, autrement...cela devenait compliqué.

" Ils sont fâchés avec l'école en général je pense pas forcément avec l'histoire."

Simple constatation de psy. Je les entendais tellement se plaindre des cours et des profs que j'avais un mal fou à les amener à des sujets plus personnels. Enfin souvent leur réticence face à l'enseignement était une façon de cacher le reste, tous les autres problèmes qu'ils avaient autour. Un cristalisateur on appelle ça. Bref, jargon de psy qui ne risquait pas vraiment de l'intéresser c'était le genre de réflexion que je me faisais tout le temps de toute façon. Difficile de raisonner différemment quand on a pris de mauvaises habitudes. Enfin elle d'allumer une cigarette et me fit remarquer qu'il faisait beau aujourd'hui. Oui il faisait beau mais jamais je n'aurais imaginé que c'était le genre de fille à avoir envie de parler du temps qu'il fait. D'ailleurs j'avais raison car elle me fit remarquer qu'elle avait perdu l'habitude de faire des vrais conversations. Perdu l'habitude? Je trouvais cela étrange mais je ne dis rien. Enfin pas à ce propos en tout cas.

" Au moins c'est vrai il fait beau!! Moi c'est tout le contraire je croise toujours tellement de monde que je suis toujours en train de parler de tout et de rien! Du coup je me débrouille. C'est vrai que le soleil est au rendez vous aujourd'hui mais la prochaine semaine s'annonce plus compliqué apparemment, orages en perspective vers chez nous. Du coup je vais en profiter pour aller courir dehors et vous vous faites du sport? Tu vois je suis pas mal pour parler pour ne rien dire non?"

J'essayais de la faire marrer sans trop savoir pourquoi. Je la prenais en sympathie il fallait croire. Ou j'avais envie de la voir sourire franchement comme j'étais en train de le faire peut être.

( )

Depuis que j’avais mis pour la première fois de ma vie mes jeans sur les bancs d’une école, j’avais été passionnée par l’histoire. Par l’archéologie et toutes ces choses la. Les civilisations antiques. Decouvrir des cités mythiques et secretes. Atlantis. L’El Dorado. Des choses de ce genre la … Farfouiller dans de vieux temples Incas, ou a Ephese… Vivre… ? Decouvrir une momie cachée… ? Decouvrir la ceinture d’Hyppolite… Et réécrire l’histoire du monde. Ca m’avait toujours fascinée. C’etait la fibre qui me faisait vivre. Ca… Et l’enseignement… Bon.. Au moins je faisais un des deux hein… ? Ce n’etait pas comme si… Bon, qu’importait… Ce qui m’ennervait le plus c’etait d’avoir l’impression que l’histoire ne passionnait personne… Et au fond, ça me faisait de la peine. C’est pour cela que j’etais énervée. Peut être que j’aurais du tout quitter et repartir barrouder dans le monde… Bouarf, de toute façon pour le moment j’etais la. Monsieur mon ancien ami, le directeur avait fait appel à moi, je n’allais pas disparaître comme ça… Je n’allais pas… Disparaître n’est ce pas ? Je restais la. Et j’essayerais de leur faire aimer l’histoire. Enfin, les jours ou j’etais de bonne humeur. Cela dit ce que disait Eve n’etait pas tout a fait faux, il n’y’avait aucune matière qui semblait les passionner… Peut être oui. Peut être que c’etait de notre faute à tous. On restait trop scolaire. On aurait tous du prendre l’exemple sur des profs dans la mouvance… Faire aimer nos matières en les rendant vivantes. Mais l’histoire était morte depuis longtemps… ?

Peut être que de meilleure humeur j’aurais eu des idées. La je n’en avais pas en ce moment… C’etait juste. Le vide dans mon cerveau, du coté des idées et de la réflexion… Je me fendais d’un sourire triste.

« C’est dommage, pourtant pour certains les études semblent être un moyen de s’en sortir. Enfin… Qui sommes nous pour juger ? Tout ce que nous pouvons faire est d’essayer de comprendre et d’être la au besoin. »

Voilà. C’etait mieux. Je me reconnaissais d’avantage dans ces paroles la. C’etait moi. J’etais sage et un peu… mature dans mes réflexions. Ce n’etait pas plus mal n’est ce pas. Voilà. Je pouvais sourire, je tirais quelques taffes sur ma cigarette et commentais bêtement la météo. Avant de m’excuser pour les futilités que je venais de dire. Mais elle aussi parlait. Elle parlait meme beaucoup. Ce qui me fit sourire. Oui oui, je souriais. Roh… J’allais finir par lui en vouloir, on aurait dit que c’etait une boule de bonne humeur contagieuse.

Un Kirby ?

« A vrai dire, je suis tellement de mauvaise humeur en général, que je ne prend pas vraiment le temps de bavarder avec les gens. »

Voilà, j’avis été sincère. On ne pouvait de toute façon pas me reprocher mon honnête… Enfin si justement..Mais bon, allez, moi je m’etais comprise. En quelques secondes je prennais le temps d’assimiler toutes ses questions, toutes ses phrases pour y répondre…

« Ah… Et bien, je suppose qu’il nous faut profiter du soleil tant qu’il est la. Je prefere la pluie personnellement, meme si elle donne envie de rester coucher… Quand au sport, non, enfin.. J’en faisais beaucoup à l’époque ou je partais en expéditions, maintenant j’ai un peu arreté. »

Nouveau petit sourire, mais si discret, que l’on pouvait aisément ne pas le voir. J’aimais bien sa façon de parler… C’etait..raffraichissant. Oui vraiment.

« Ca ne me derange pas, je peux parler de tout et de rien avec toi, tu vois, je ne suis pas toujours de mauvaise humeur. »

Pourquoi est ce que je lui avais dis ça… Bah je n’en savais rien. Mais parfois je ne réfléchissais pas assez.

J'acquiesçais de la tête. Oui tout ce que nous pouvions essayer de faire c'était comprendre et essayer de les aider au mieux. Pour le reste effectivement tout dépendait beaucoup d'eux. Nous nous ne pouvions pas faire le chemin à leur place. On peut les accompagner, les guider, leurs donner des clés ou des pistes mais finalement, le travail pour s'en sortir c'est eux qu'ils le font pas nous. C'est à eux que revient la part la plus dure du travail. Alors c'est sûr parfois notre tâche nous paraît bien fastidieuse et inutile. Surtout face à ces gamins complètement récalcitrants et réfractaires à tout. Enfin, on a choisi d'être là non? Pour ma part en tout cas c'est le cas. Et je ne voudrais être nulle part ailleurs. Je fis une petite moue dépité quand elle me dit qu'elle était de mauvaise humeur en général. Comment est-ce qu'elle pouvait être de mauvaise humeur en général? Est-ce qu'elle était malheureuse à ce point là? Oh ce n'était pas mes affaires mais je dois bien avouer que la curiosité me taraudait et que je me retenais pour ne pas l'assaillir d'une foule de questions.

" Ah bon..oh c'est dommage c'est agréable de discuter pourtant, non?"

Elle allait finir par me trouver vraiment niaise. Il faut dire que plus différente qu'elle et moi c'était difficile à faire. Enfin je me lançais dans ma tirade pour lui montrer à quel point je pouvais parler de tout et de rien, et elle semblait...perplexe? Intriguée? En tout cas elle me répondit. Et gentillement. Je ne fis pas de commentaires mais je constatais qu'elle était tout à fait capable de parler de tout et de rien, et qu'elle s'en sortait plutôt bien. Elle n'avait peut être pas toujours été aussi taciturne alors non? En tout cas elle aussi s'en rendait compte puisqu'elle m'avouait que parler de tout et de rien avec moi ne lui déplaisait pas. Énième grand sourire sur mon visage. Ça c'était le genre de remarque qui me faisait plaisir. Mais moi c'était autre chose qu'elle m'avait dite qui m'intriguait et en plus c'était quelque chose sur laquelle je pouvais la questionner et assouvir ma curiosité. Autant en profiter non?

" Tu partais en expédition? C'est à dire?"

Ce n'était pas de la curiosité mal placé ça non? Oh non quand même pas, je ne lui demandais pas de me raconter son adolescence ou les rêves qu'elle avait fait cette nuit quand même. Non je jugeais que c'était une question tout à fait saine. Et je la posais donc.